SORTIR DU SOUS-DÉVELOPPEMENT : QUELLES NOUVELLES PISTES POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST ? Partie III (fin)

Publié le par O. Tity Faye

RÉÉVALUER LE CONCEPT DU DÉVELOPPEMENT APRÈS 50 ANS

Développement et réduction de la pauvreté : Quelle vision du développement est derrière cette stratégie ?

En réponse à des critiques grandissantes et après le constat d'échec récurrent des PAS, les Institutions de Bretton Woods ont procédé à des révisions dans leurs approches des pays du Sud. Elles ont substitué au Consensus de Washington qui était une approche économique fondée sur un libéralisme des plus orthodoxes à une nouvelle stratégie qui intègre comme priorité la réduction de pauvreté, la lutte contre la corruption et les inégalités ainsi que la nécessité d'une bonne gouvernance et davantage de démocratie.

L'amélioration du bienêtre humain, censée être l'objectif du développement, est en passe d'être remplacée par des Stratégies de réduction de la pauvreté. Des ressources considérables sont mobilisées pour les études sur la pauvreté. Quelle est le degré de pertinence des évaluations du profil des pauvres ? Les recherches menées pour mesurer le bienêtre avec d'autres indicateurs que le PIB (Indice de Développement Humain ; Génuine

Progress Indicator ; Indicateur de santé sociale ; Indicateur de richesse économique, sociale et écologique ; Indicateur de développement soutenable, Barème des inégalités et de la pauvreté, etc.) Offrent-elles une alternative pour prendre en compte, concevoir et promouvoir des activités créatrices de richesses socialement et écologiquement soutenables ?

Capital social (physique, humain) et développement : rôle de la société civile, des réseaux

Le concept de capital humain désigne la population valorisée par l'éducation et la santé. Il faut expliciter un peu plus les raisons qui fondent l'investissement dans le capital humain. Il est maintenant établi que dans un marché où les produits, les capitaux et les technologies circulent et s'échangent librement, ce sont les ressources humaines qui différencient les performances des divers pays. En conséquence, l'investissement dans l'éducation se présente comme une composante essentielle de la politique économique. Il est alors établi que pour un niveau donné de PIB par tête, les pays à fort taux de scolarisation ont enregistré un taux de croissance plus élevé que celui des pays à faible taux de scolarisation.

Voilà pourquoi le PNUD, les DSRP, les OMD et le NEPAD font de l'accumulation du capital social un moyen privilégié des schémas de croissance. Quel est l'apport des ressources humaines, de l'économie du savoir et de l'innovation dans le développement des pays de la CEDEAO ? Quelle peut être le rôle de la société civile dans le développement ? Quelle est sa capacité à influer les prises de décisions sans risque de crise identitaire ?

Le développement par l'intégration

L'accélération et l''approfondissement de l'intégration régionale est une nécessité impérieuse dans la mondialisation multipolaire faite de blocs de haute compétition. Dans ce cadre, l'intégration régionale est un outil permettant de faire avancer les pays africains. Pour qu'elle soit efficace, elle doit faire partie d'une stratégie globale de développement. Elle devrait permettre aux États africains de prendre en charge collectivement leur développement économique et faire face aux chocs exogènes.

L'intégration ne doit plus être un leitmotiv ; elle doit s'appuyer sur des projets prenant en compte les intérêts des populations à la base. Cette construction de l'intégration mettra en avant un processus stratégique se substituant à une intégration émotive faisant uniquement référence aux valeurs historiques et culturelles. Cette intégration ne doit pas être un prétexte d'autarcie avec les États-nations qui font obstacle au processus de construction du marché commun en protégeant leur recette fiscale. Elle ne doit pas non plus ignorer le processus de mondialisation.

Pour les États membres de la communauté, le fondement le plus sûr et le plus viable pour un développement soutenu n'est-il pas l'intégration ? Dans ce cas, quels sont les défis économiques, politiques, institutionnels auxquels la région est confrontée dans sa quête d'une intégration économique et monétaire pour un développement accéléré ? Comment redéfinir les objectifs de développement pour qu'ils s'inscrivent davantage dans une dynamique intégrationniste ?

Approches institutionnelles et politiques du développement

Il s'agit de faire sur la démocratie et surtout le rôle de l'État africain dans le développement, la gestion des conflits et l'aménagement du territoire. L'État africain est au cœur de la répartition, il peut être l'otage de groupes d'intérêts à la recherche de rente. Une telle situation conduit à un marché politique inefficace, faisant apparaitre rarement les hommes charismatiques, car le cout d'entrée sur ce marché est élevé et risqué.

Quelles sont les natures et la typologie des États africains ? Quelles sont les réformes à mettre en œuvre pour une meilleure efficacité de l'État ? Comment combattre la corruption ? Quel type de démocratie est compatible avec la société africaine ?

D'autres thèmes dont les contours doivent être redéfinis seront à l'étude comme par exemple :

Les approches endogènes : quelles perspectives possibles pour le développement ? Que vaut le profit comparé au partage équitable ? La solidarité africaine n'est-elle pas construite sur le partage équitable ? (exemple de la société Lobi à cheval sur le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Ghana où le surplus agricole d'un paysan est donné au chef du village pour soulager les pauvres. De ce geste il en a résulté l'expression « rendre gorge ».

Les mécanismes et formes de mobilisation des acteurs du développement : les patronats de tous ordres,

les organisations de la société civile, les syndicats de producteurs, les acteurs institutionnels

Le rôle du financement endogène dans le développement : liens entre développement financier et croissance.

Chaque thème fera l'objet d'une Session à l'intérieur desquelles seront débattu toutes les communications et leurs recommandations pour l'action et la recherche.

Symposium-Juillet 2009-Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest–CEDEAO

Symposium-Juillet 2009-Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest–CEDEAO

 

ORGANISATION DU SYMPOSIUM

Genèse

Voici un peu plus de cinquante ans est née l'espérance du développement économique et social pour des millions des pays anciennement colonisés. Cette espérance est toujours aussi grande pour les peuples africains que l'avait été le socialisme pour les prolétariats des pays occidentaux. Les décideurs politiques, les techniciens, les élites et les sociétés civiles l'ont intériorisé et présenté aux peuples comme la solution ultime de tous leurs problèmes. Les médiocres résultats, bien que contrastés, du développement de l'Afrique sub-saharienne, appellent à réexaminer le concept du développement et de toutes ses implications dans le cadre de référence de l'espace de la CEDEAO. S'agit-il d'une crise du développement ou de celle des théories du développement ? En effet, les économistes ont longuement débattu, élaboré des stratégies et des politiques, construit des modèles abstraits, robustes ; malgré tout, les résultats du développement restent toujours modestes.

Pr BAMBA N'Galadjo Lambert, Commissaire chargé des Politiques macroéconomiques de la CEDEAO, a institué un groupe de travail, présidé par le Professeur Moustapha KASSE, Doyen Honoraire et membre des Académies pour la préparation scientifique et technique de cette grande manifestation. Il est composé d'universitaires et chercheurs, de professionnels du développement et des responsables de la recherche au Département des Politiques Macroéconomiques en vue d'évaluer le Concept du développement et toutes ses implications dans l'espace de la CEDEAO par l'Organisation d'un Symposium de trois jours à Ouagadougou (Burkina Faso) entre Février et Mars 2010.

Ce Groupe de travail transformé en Comité Scientifique a pour mission :

Approbation des TDR du Symposium ;

Validation du contenu scientifique du Symposium ;

Appel à communications et sélection des articles ;

Agenda et Organisation du Symposium ;

Management des travaux du Symposium afin que les débats débouchent ; sur des recommandations utiles aux décideurs et aux chercheurs ;

Traitement des Contributions et des Recommandations.

Composition du Comité scientifique et d'administration du Symposium

Ce comité scientifique est composé d'éminents chercheurs de la région et aussi en provenance de la diaspora. Il est présidé le Professeur Moustapha KASSE, Doyen Honoraire de la Faculté de Sciences et de Gestion à l'UCAD de Dakar (Sénégal) et composé

de personnalités suivantes :

1. Professeur Cadnan ATTA-MILLS, Conseiller Présidence du Ghana

2. Professeur John IGUE, Géographe, Ancien Ministre de l'industrie du

Bénin, spécialiste des questions spatiales, de l'État et des politiques territoriales ;

3. Professeur Adebayo OLUKOSHI, Ancien Directeur du CODESRIA et

Directeur de l'IDEP ;

4. Professeur Ebram SALL, Directeur du CODESRIA

5. Professeur Gervasio SEMEDO, Vice Président du Groupe d'Études et de Recherches sur la Coopération Internationale et Européenne (GERCIE) à Université François Rabelais de Tours (France).

Ce groupe est complété par le Pr BAMBA N'Galadjo Lambert, Commissaire chargé des Politiques Macroéconomiques,

Dr SYLLA Kalilou, chef de son Cabinet et Dr KOFFI Siméon, Chef de Division Recherche et Développement. Ce comité peut être élargi en fonction des besoins. Les deux collaborateurs du Commissaire coordonneront le Secrétariat. Pour faciliter la communication, un site WEB est en voie de création.

VI.3 Esprit du symposium

Ce symposium réunira aussi bien les chercheurs de la sous région, de la diaspora que les décideurs. Il sera organisé des séances plénières, des ateliers parallèles ainsi que des tables rondes avec la presse spécialisée à l'effet de mieux impliquer l'ensemble des composantes de la communauté ouest africaine dans les débats sur l'intégration et le développement.

Six contributions présentées en plénières permettront d'ouvrir les discussions à approfondir dans les ateliers. Chaque présentation sera suivie d'un commentaire de spécialiste suivi de débats ouverts aux participants. Les commentaires proviennent de milieux : académique, politique, journalistique et de la société civile.

VII/ RESULTATS

Au terme de ce symposium, les résultats suivants sont attendus :

Un ouvrage de référence et acte du symposium faisant état de la crise du développement en Afrique de l'Ouest et proposant de nouvelles pistes pour le développement sont disponibles ;

Un cadre de concertation entre les chercheurs de la région, de la diaspora et les décideurs est crée ;

Les dispositions sont prises pour rendre ce cadre pérenne.

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