L’INTERNET « POPULAIRE » ET LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE

Publié le par O. Tity Faye

MEDIA-DOCUMENT - Partie 3 - L’INTERNET AU PROFIT DES POPULATIONS AFRICAINES.

L’absence de langues écrites serait-elle un handicap dans les autres régions africaines ? Même si le choix d’une langue unique et scientifiquement utilisable par l’écrit est un défi que les pays africains doivent relever, ce n’est pas sûr. L’internet offre des possibilités à l’écrit autant qu’à l’oral. Avec les radios, les télévisions, la vidéo, la caméra, il est possible de s’adresser à un nombre incalculable de personnes.

 

Ceci pose le problème de l’utilisation civique de l’internet dans les pays africains. Les limites économiques et sociales qui influencent l’accessibilité populaire sont connues. Mais elles sont vingt fois moindres qu’il y a vingt ans. Le choix est offert de passer à une utilisation de caractère et de contenu populaires, en élargissant la diffusion audiovisuelle sur l’internet en direction des populations dans les diverses langues nationales. Cela rend plus facile l’explication et la compréhension, par elles, des principes et idéaux de la Démocratie.

Pour comprendre cette nécessité et en faire une priorité, l’on doit commencer par comprendre que les dissonances qui caractérisent la Démocratie en Afrique ne sont pas le seul fait des partis et des leadeurs politiques. C’est vrai que dans la plupart des cas, ils se contentent de profiter de la mauvaise compréhension de ses principes et idéaux ainsi que du fonctionnement des institutions, par les populations, pour assoir un pouvoir. En réalité, il n’en est pas un, dans la mesure où les résultats se suivent et se ressemblent. Ils ne réussissent aucune transformation économique et feront partie d’une simple liste d’énumération de noms sans apport notable.

Il faut réécrire au tableau d’études et d’apprentissage le concept du pouvoir pour une définition plus rationnelle ; c'est-à-dire adaptée au 21ème siècle.  Laquelle ?

En considérant que par la monarchie le pouvoir donne un droit de vie et de mort à un homme sur une population donnée, cette conception du pouvoir a évolué avec la naissance des républiques et des partis politiques. Les élections démocratiques mettent à la tête des États et des pays des groupes d’hommes représentatifs des populations. Les différences se déterminent par la vision qu’ils ont sur la manière de gérer un pays pour « le bien de tous », tout au moins celui de la majorité. Ce bonheur ne se calcule matériellement seulement, il prend compte en compte le mode de participation des uns et des autres et de tous.

Ainsi, on peut considérer au 21ème siècle que le pouvoir est le mandat offert aux leadeurs et aux représentants du peuple d’améliorer la vie de chacun sur la base d’un projet de société acceptée par la majorité.

Quelle compréhension ont les populations africaines de cette nouvelle pratique du pouvoir et de ses articulations ? Le concept du chef divin hante encore les esprits alors que celui de l’ethnie protecteur ranime l’instinct grégaire. Tous les deux sont conditionnés par la peur de l’isolement et une mauvaise compréhension de la Démocratie.

L’internet, avec ses composantes audiovisuelles, est un moyen utile à l’éducation des populations pour une meilleure saisie de ces nouvelles donnes. Tout comme la lutte contre le système colonial a crée des républiques attelées à consolider l’indépendance et la liberté en Afrique, la fin des régimes autoritaires nécessite de créer des républiques qui préparent à l’élaboration et à la mise ne œuvre d’une nouvelle vie politique nationale.

Pour cela, il est incontournable que les populations en connaissent les constituants et comprennent leurs contenus et modes de fonctionnement. Elles doivent connaitre et cerner  le citoyen par opposition à l’habitant, le parti politique et ses composantes, le leadeur, les pouvoirs et leur séparation d’équilibre, les députés et l’assemblée nationale, le gouvernement et le président de la République, la Cour suprême, les élections, le vote et son contenu, les modalités du vote et les préparatifs administratifs qui s’y rattachent, etc.…  Il s’agit de l’ensemble des éléments qui permettent aux populations de prendre conscience du caractère impératif de leur consultation et de leur participation.

Ce ne sont là que des exemples de thématiques que les internautes africains devraient diffuser aux cotés de l’actualité, la contestation et la dénonciation de la mauvaise gouvernance qui leur semble plus urgents. En réalité, ils s’adressent très peu aux populations concernées par la mauvaise gouvernance dont elles souffrent. Ils donnent l’impression d’un club fermé dont les membres discutent entre eux de choses plus ou moins intéressantes. Ils créent une sociabilité distinctive et limitative.

En réalité, la mauvaise gouvernance prend pied et s’éternise - sans soubresauts ni réactions populaires de rejet - du fait de l’ignorance qu’ont les populations concernées et asservies des composantes et du fonctionnement de la Démocratie.

La gamme des enseignements, en direction des populations, n’est plus aussi longue qu’on a tendance à le croire. Il y a des coins sombres à éclairer et des conventions sociopolitiques à préciser dans la pratique. L’évolution des populations dans le village global que l’humanité est devenue grâce aux technologies de l’information et de la communication a favorisé des échanges transformateurs. Elles apprennent par elles-mêmes. Il serait judicieux d’accélérer l’apprentissage afin d’éviter qu’elles soient entrainé, contre leur gré, dans les coups d’État, les prises d’armes, la rébellion et la guerre civile inutiles.

Telle est pour l’Afrique, la problématique de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cette utilisation doit être diversifiée pour tenir compte des priorités différentes et des aspects spécifiques des pays africains. Les copies de modèles chez les pays riches où l’internet est un outil complémentaire de la démocratisation ne sont pas toujours indiquées dans les situations où il est le premier outil efficace par rapport aux précédents. Que cela soit écrit et accompli.

 

Références statistiques : Statistiques de l’Unesco, études 1950-1960; www.ak-dev.net ; Statistiques de l’Union internationale des télécommunications-Itu research/www.itu.uit ; Rapport de recherche, BBC-Londres 2010 ; http://www.journalduwebmarketing.com/ 2011.

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